Le débit continu

Voici une information / consigne du Service Départemental Incendie Secours pour le personnel pompier concernant les détendeurs en débit continu, aimablement transmise par Christophe Bihry.
A méditer...
Plusieurs cas de "débit continu" sur détendeurs ont été relatés, en particulier lors de plongées en eaux froides ( < 10°C).

Hormis les différentes théories expliquant le phénomène; il m'apparaît urgent d'informer tous les plongeurs, par votre action formatrice, d'une conduite à tenir d'urgence, à savoir:

Dès apparition du débit continu :
Mettre la molette de réglage sur pré-dive (ou visser pour durcir l'inspiration).

Si le débit continu persiste :
  1. Pincer très fortement à la main le tuyau M.P. (Moyenne Pression) entre les deux étages en créant une boucle très serrée. Celle-ci freinera efficacement le débit et évitera le vidage rapide de la bouteille ainsi que la panne d'air qui en résultera (une bouteille peut se vider en moins de 3 minutes).
  2. Respirez sur votre 2ème détendeur
  3. Faites signe à votre coéquipier de fermer le robinet du détendeur en débit continu (bien montrer le 2ème étage concerné).
  4. Après environ 2 minutes, faire un essai du détendeur en faisant rouvrir le robinet.
  5. Si sans succès, décider "fin de plongée" et remontée en décompression normale.

Rappels préventifs :

  1. Ne respirer sur le détendeur qu'une fois immergé (en eau froide).
  2. Ne pas brancher deux direct-système (stab. + combi. étanche) sur un même premier étage.
  3. Gérer le débits des direct-systèmes avec le plus d'espacement possible dans le temps et limiter la durée instantanée du débit par des pressions courtes sur l'inflateur.
  4. Par grand froid, préférer l'usage de bouteilles gonflées à 200 B, 180 B, plutôt que 230 B, afin de réduire le coefficient de détente de l'air.

ex. 230 B / 9.5 B = 24.2                180 B / 9.5 B = 18.9            (9.5 B = Pression dans le tuyan MP).


Cette conduite ayant fait ses preuves au sein de l'armée de terre et parfaitement confirmée par le service technique SCUBAPRO

 

Protocole d'intervention permettant de ne pas se tromper de robinetterie sur laquelle agir.
 

Deux cas sont à envisager :

1.  bloc avec deux détendeurs (un de secours)
2.  bloc sans détendeur de secours.
 

1er cas

Il n'y a pas de deuxième détendeur sur le bloc Il faudra d'abord éduquer et sensibiliser les personnes à ce risque de débit continu. Le matériel est de plus en plus évolué mais même un bon matériel peut se mettre en débit continu. Un bon matériel peut aussi être mal réglé, ce qui favorisera la mise en débit continu.

S'il y a débit continu :

1. Signaler ce débit continu :
-> en levant son détendeur qu'on montre à bout de bras tendu,
-> puis faire signe qu'on n'a plus d'air.

Il y a dans le débit continu, une production de bulles très importante, et si on laissait pendre le détendeur simplement, cela perturberait complètement la visibilité.

2. Intervention : on vient présenter son détendeur de secours et on va fermer le robinet.

Mais le temps qui s'écoule entre le signe et l'intervention peut être assez long. Il faudra donc que le plongeur essaie et arrive à respirer sur le détendeur en débit continu
- car on peut oublier de respirer et cela peut provoquer une panique
- on peut aussi mal respirer et cela peut provoquer un essoufflement.

Le conseil est donc de respirer sur le détendeur en débit continu en attendant l'intervention.

Quant à celui qui vient assister :
- il vient donner son détendeur de secours,
- il doit s'occuper de l'état de celui qu'il vient assister,
- il s'occupe du bloc,
- et on remonte car le givrage signifie la fin de la plongée.

Pour ne pas se tromper, par réflexe on suivra toujours le tuyau du détendeur avec une main pour arriver obligatoirement au bon 1er étage.

Questions qui se posent :
- il y a un moment délicat : on lâche l'assisté puisqu'on va lui fermer le robinet du bloc,
- d'autre part, est-ce qu'il vaudrait mieux remonter d'abord puis seulement après gérer la fermeture du robinet ?

Tentative de réponse par un calcul de Bernard : bloc de 15 litres -> débit continu à 40 m.

1. On traite la fermeture au fond : autonomie théorique de 1'12''
2. On remonte puis on traite dans une zone sécurisée : autonomie théorique de 1'30''

La différence d'autonomie est de 20'' : est-ce que c'est profitable ?

En tout cas, il faut :
-> lever le détendeur : dégage la zone de travail
-> faire signe "je n'ai plus d'air" après avoir attiré l'attention
-> faciliter l'intervention en laissant faire celui qui intervient.

 

2ème cas

Le bloc est équipé d'un détendeur de secours. Il y a donc deux tuyaux et deux robinetteries. À la mise en débit continu, on fait le même signe et on passe le plus vite possible sur son détendeur de secours. Le problème ensuite est d'être sûr de fermer le bon robinet. On va donc suivre le flexible de MP à partir du détendeur jusqu'au corps du 1er étage et fermer le robinet correspondant.

Puis s'assurer que tout va bien en gardant la main sur le robinet pour être sûr qu'on a fermé le bon robinet et pouvoir corriger si on s'est malencontreusement trompé. On remonte, et on assiste jusqu'à la fin de la remontée.

Ce problème de débit continu est à présenter au niveau II.

Prévention des débits continus :
- Bon matériel en parfait état de fonctionnement et adapté à l'eau froide.
- Utilisation du direct système : ne pas équilibrer en même temps qu'on respire.
- Mettre le direct système sur le détendeur de secours.

Savoir qu'un matériel estampillé CE est certifié jusqu'à 50 m. Au-delà, la couverture peut être mise en cause ... Il faudra avoir au moins un des deux détendeurs certifié eaux froides. Exemples : - Artic de Spiro - Poseïdon - MR 16 Voltrex - 22 Abyss.

Le débit continu est provoqué par la formation de glace dans le 1er étage. Les détendeurs à membrane (1er étage) sont moins soumis à ce risque. Une bonne éducation respiratoire est également importante.

Last updated on 28/12/03 by T.P.M.

            


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